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3.20.2024

Des archéologues découvrent un assemblage de pétroglyphes à côté de traces de dinosaures au Brésil

Le site de Serrote do Letreiro présente trois affleurements rocheux couvrant une superficie de 15 000 mètres carrés. Le site est situé dans le monument naturel de Vale dos Dinossauros (Vallée des Dinosaures), situé à la périphérie du bassin de Sousa, dans la municipalité de Sousa.

Des archéologues découvrent un assemblage de pétroglyphes à côté de traces de dinosaures au Brésil 
Photo: Scientific Reports


Une étude récente, publiée dans la revue Scientific Reports, révèle que les affleurements contiennent des empreintes fossilisées du Crétacé inférieur, laissées par des théropodes, des sauropodes et des dinosaures iguanodontiens. 

Les premières mentions de traces de dinosaures dans la région de Sousa remontent au début du XXe siècle, avec la première étude paléontologique réalisée en 1975.

Une publication ultérieure, en 1979, faisait référence à l'existence de pétroglyphes (appelés « sculptures indiennes Cariri »), mais aucune autre analyse n'a été menée pour documenter les découvertes.

Dans une étude récente à Serrote do Letreiro, les archéologues ont trouvé une série de pétroglyphes à côté des traces de dinosaures, qui, selon les chercheurs, sont principalement caractérisés par des motifs circulaires similaires aux pétroglyphes trouvés dans les États de Paraíba et de Rio Grande do Norte.

 

Les pétroglyphes ont été décrits comme des cercles géométriques à faible relief remplis de lignes radiales, créés en gravant avec un instrument abrasif contre la surface de la roche.


Selon les auteurs de l’étude : "Malgré la profusion de pétroglyphes identifiés, aucun chevauchement n’a été observé entre ces inscriptions et les empreintes fossilisées. Dans aucun des cas, il n’a été constaté que la création d’un pétroglyphe avait entraîné des dommages aux empreintes existantes, ce qui suggère une réflexion de la part des créateurs."

Les archéologues ont déterminé que les pétroglyphes appartiennent à un large ensemble de motifs, purs ou abstraits, et de techniques d'exécution similaires ou identiques trouvés dans d'autres sites archéologiques d'art rupestre de la région du nord-est du Brésil.

Sur la base de la datation au radiocarbone des sépultures trouvées sur ces sites associés, les chercheurs suggèrent que les pétroglyphes datent d'une période allant de 9 400 à 2 620 ans avant aujourd'hui. 

Des recherches plus approfondies utilisant de nouvelles méthodes de datation directe des pétroglyphes, telles que la spectrométrie de fluorescence X, permettront certainement de faire la lumière sur la question de la chronologie. 

"En l’absence d’application de méthodes de datation absolue aux pétroglyphes, la datation proposée ici reste limitée aux inférences iconographiques, ainsi qu’à l’extrapolation à partir des horizons temporels identifiés dans les quelques sites datés de la région", ont déclaré les auteurs de l’étude.


Lien vers l'étude:

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3.12.2024

Des archéologues découvrent d'anciens sites d'art rupestre dans la région brésilienne de Jalapão

D'après un communiqué de presse du ministère brésilien de la Culture, les sites datent d'il y a environ 2 000 ans et montrent des images d'empreintes humaines et animales gravées sur des panneaux rocheux.

Des archéologues découvrent d'anciens sites d'art rupestre dans la région brésilienne de Jalapão 
Photo: Rômulo Macedo/Iphan

Depuis 2022, une équipe dirigée par l'archéologue Rômulo Macedo parcourt la zone à la recherche de sites encore inconnus. Les 16 sites ne constituent que les découvertes les plus récentes. L'archéologue Rômulo Macedo de l'IPHAN a déclaré que "Parmi les symboles figurent des empreintes humaines et celles d'animaux tels que les cerfs et les cochons sauvages, ainsi que des figures qui ressemblent à des corps célestes."

La découverte a été ajoutée à un complexe archéologique de sites dans la région de Jalapão, où l'occupation humaine a été documentée jusqu'à il y a 12 000 ans.

Malgré cette histoire riche, peu de preuves matérielles ont été trouvées pour donner un aperçu de ces peuples autochtones.

On suppose qu’ils ont été attirés par le biome unique de la région, caractérisé par sa végétation de cerrado, ses vastes dunes de sable et ses plateaux distincts au sommet plat.

Macedo a noté que, malheureusement, les sites nouvellement découverts sont menacés par les éléments (érosion éolienne, incendies de forêt) ainsi que par l'activité humaine comme la déforestation et le vandalisme. l'IPHAN entreprend des projets de conservation et d'éducation dans la région dans le but de protéger les sites.

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6.15.2017

Le site mégalithique de Rego Grande: le Stonehenge d'Amazonie

En tant que contremaître d'un éleveur de bétail dans les limites de l'Amazonie brésilienne, Lailson Camelo da Silva arrachait des arbres pour transformer la forêt tropicale en pâturage lorsqu'il trébucha sur un étrange arrangement de blocs de granite imposants.

Rego Grande: Stonehenge,d'Amazonie

Après avoir mené des analyses au radiocarbone et effectué des mesures pendant le solstice d'hiver, des spécialistes en archéoastronomie ont déterminé qu'une culture indigène avait disposé les mégalithes pour en faire un observatoire astronomique il y a environ 1000 ans, soit 5 siècles avant le début de la conquête des Amériques par les européens.

Ces découvertes, ainsi que d'autres trouvailles archéologiques au Brésil ces dernières années (tels que des sculptures en terre géantes, des restes d'enceintes fortifiées et même des réseaux routiers complexes), mettent fin aux vues antérieures des archéologues qui soutenaient que l'Amazonie avait été relativement peu touchée par les hommes, à l'exception de petites tribus nomades.

Au contraire, certains spécialistes affirment maintenant que la plus grande forêt tropicale du monde était beaucoup moins «édénique» que précédemment imaginée, et que l'Amazonie abritait une population de près de 10 millions de personnes avant que les colonisateurs européens ne soient à l'origine d'épidémies et de massacres à grande échelle (voir à ce sujet l'article que j'ai publié en 2012: Polémique sur le peuplement préhistorique du bassin de l'Amazone).

Rego Grande: Stonehenge,d'Amazonie
Poteries de Calçoene dans l'Institut de Recherche Scientifique et Technique d'Etat d'Amapá. Credit Dado Galdieri

Dans ce qui est aujourd'hui l'état peu peuplé d'Amapá dans le nord du Brésil, les pierres du soleil trouvées par Da Silva près d'une rivière appelée "Rego Grande" apportent des indices sur la façon dont les populations indigènes en Amazonie étaient bien plus avancées que ne l’estimaient les archéologues au 20ème siècle.

"Nous commençons à rassembler les pièces du puzzle de l'histoire humaine du Bassin de l'Amazonie, et ce que nous avons trouvé à Amapá est absolument fascinant" rapporte Mariana Cabral, archéologue à l'Université Fédérale de Minas Gerais, qui avec son mari, João Saldanha, aussi archéologue, ont étudié le site de Rego Grande au cours de la dernière décennie.

A la fin du 19ième siècle, le zoologue suisse Emilio Goeldi avait déjà localisé des mégalithes, de grandes pierres monumentales, lors d'une expédition à travers la frontière brésilienne avec le français Guiana. D'autres érudits, dont l'archéologue pionnier américain Betty Meggers, sont aussi venus sur de tels sites, mais ils estimaient que l'Amazonie était inhospitalière pour des implantations humaines complexes.


Ce n'est pas avant Da Silva, parvenu jusqu'au Rego Grande en déforestant la jungle environnante dans les années 1990 que les chercheurs ont apporté plus d'attention aux découvertes. 


Da Silva a déclaré qu'il était déjà tombé sur le site pendant une chasse au sanglier lorsqu'il était adolescent dans les années 1960, mais il avait ensuite évité la zone. "L'endroit semblait sacré, comme si nous n'avions pas de place ici," rapporte Da Silva qui est aujourd’hui gardien du site de Rego Grande, "Mais il était impossible de le manquer pendant le déboisement des années 90, lorsque la priorité était de brûler les arbres."

Il y a environ 10 ans (je viens de voir que j'en avais fait déjà un court article en 2007: Découverte d'un Stonehenge brésilien), après avoir obtenu des fonds publics pour stabiliser les pierres, les archéologues brésiliens, dirigés par Ms. Cabral et Mr. Saldanha, ont commencé les fouilles sur le site qui a à peu près la forme d'un cercle.

Ils ont vite identifié une portion de rivière à environ 3km où les blocs de granite ont probablement été extraits. Ils ont aussi trouvé des urnes funéraires en céramique, ce qui suggère qu'au moins une partie du site de Rego Grande a pu être un cimetière.

Les collègues de l'Institut des Recherches Scientifiques et Techniques d'Amapá ont découvert que l'une des grandes pierres semblait être alignée avec le trajet du soleil lors du solstice d'hiver.

Après avoir identifié d'autres points sur le site où les pierres pouvaient être associées au mouvement du soleil lors du solstice, les chercheurs ont commencé à dessiner une théorie sur le site de Rego Grande qui a pu avoir des fonctions astronomiques mais aussi cérémonielles, en lien avec des cycles d'agriculture ou de chasse.

Cabral rapporte que Rego Grande ainsi qu'une série d'autres sites mégalithiques élaborés découverts en Amapá ont pu aussi servir de repère pour les chasseurs ou les pêcheurs dans un paysage qui a été transformé par les peuples amazoniens il y a un millénaire.


Cependant, d'autres savants estiment que d'avantage d'informations sont nécessaires sur Rego Grande pour le mettre au niveau des lieux préhistoriques clairement conçus pour les observations astronomiques. "Nous avons vu beaucoup de revendications similaires, mais il faut plus qu'un cercle de pierres levées pour en faire un Stonehenge" ajoute Jarita Hollbrook, spécialiste de la physique et astronomie culturelle à l'Université du Cap-Occidental en Afrique du Sud, citant la nécessité de plus de résultats sur les caractéristiques de Rego Grande et sur la façon dont le site a été utilisé par les personnes qui l'ont construit.

Rego Grande: Stonehenge,d'Amazonie
Lailson Camelo da Silva, le gardien de l'observatoire mégalithique d'Amapá. Credit Dado Galdieri

 

Pour le moment, Rego Grande, que les habitants locaux appellent le Stonehenge amazonien, reste énigmatique.



Les chercheurs essayent encore de déterminer comment Rego Grande s'inscrit dans l'évolution de l'histoire humaine de l'Amazonie

Des représentants du peuple indigène Palikur, vivant en Amapá et en Guyane française, ont récemment déclaré que leurs ancêtres avaient fréquenté Rego Grande. Mais, les archéologues font preuve de prudence sur l'établissement de tels liens, en soulignant combien peuvent changer les sociétés humaines sur une durée de mille ans.

Ms Cabral, qui a passé des années à étudier Rego Grande, rapporte que les preuves de grandes implantations restent insaisissables, contrairement à d'autres sites en Amazonie comme Kuhikugu, aux sources de la rivière Xingu: les chercheurs ont pu faire un parallèle avec les légendes entourant la cité perdue mythique de Z, qui a longtemps attirée aventuriers et explorateurs.

En attendant, John McKim Malville, physicien solaire à l'Université du Colorado qui écrit beaucoup sur l'archéoastronomie,  a mis l'accent sur la façon dont le champ évolue depuis la concentration exclusive sur les fonctions astronomiques jusqu'à des interprétations plus holistiques, en incluant les cérémonies et rituels des anciennes cultures.

En ce sens, le site de Calçoene (où se situe Rego Grande), offre un aperçu séduisant sur le passé secret de l'Amazonie.

"Les pierres de Rego Grande sont assez extraordinaires et leurs irrégularités peuvent avoir leur propre signification, différente des autres sites mégalithiques autour du monde." ajoute Malville estimant possible que Rego Grande reflète l'importance dans les cultures amazoniennes de l'animisme, l'attribution d'une âme à des entités dans la nature et même à des objets inanimés.

"Nous ne pouvons cependant que spéculer sur ce qui signifie ces pierres", conclu-t-il.

Relecture par Digitarium.fr
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2.16.2017

Des centaines de géoglyphes sous la forêt amazonienne

La forêt tropicale amazonienne a été transformée il y a plus de deux mille ans par les anciennes populations qui ont construit des centaines de grands et mystérieux ouvrages en terre.

Découverts par des experts brésiliens et anglais, ils apportent de nouveaux éléments sur la façon dont les peuples indigènes vivaient an Amazonie avant l'arrivée des européens dans la région.

Des centaines de géoglyphes sous la forêt amazonienne
Credit: Jenny Watling

Les enceintes abandonnées, dans l'état d'Acre dans l'ouest brésilien de l'Amazonie, étaient masquées depuis des siècles par les arbres. C'est la déforestation moderne qui a permis de découvrir plus de 450 de ces grands géoglyphes géométriques.

La fonction de ces mystérieux sites reste encore très peu comprise; il y a peu de chances qu'ils aient pu être des villages car les archéologues n'ont découvert que très peu d'artéfacts lors des fouilles. De plus, leur disposition suggère qu'ils n'ont pas été construits à des fins défensives.

On pense qu'ils étaient utilisés uniquement de façon sporadique, peut-être comme lieux de rassemblement rituel.


Les structures sont des enceintes fermées qui occupent environ 13000km².


Leur découverte conteste les hypothèses selon lesquelles l'écosystème de la forêt tropicale n'a pas été perturbé par les hommes.

L'étude a été menée par Jennifer Watling, chercheuse postdoctorale au Musée d'Archéologie et d'Ethnographie de l'Université de São Paulo, alors qu'elle étudiait pour un doctorat à l'Université d'Exeter: "le fait que ces sites soient restés cachés pendant des siècles sous la forêt tropicale mature remet en question l'idée que les forêts amazoniennes sont des écosystèmes vierges. Nous avons immédiatement voulu savoir si la région était déjà boisée lorsque les géoglyphes ont été construits, et jusqu'à quel point les hommes ont pu avoir un impact sur le paysage en bâtissant les ouvrages en terre".
Des centaines de géoglyphes sous la forêt amazonienne
Credit: Jenny Watling

A l'aide de techniques de pointe, les membres de l'équipe ont pu reconstruire 6000 ans d'histoire concernant la végétation et le feu autour des sites de géoglyphes. Ils ont découvert que les hommes ont modifié fortement les forêts de bambou depuis des millénaires et qu'ils ont aménagé de petites clairières provisoires pour construire les géoglyphes.

Au lieu de brûler de grandes étendues de forêt, que ce soit pour la construction de géoglyphes ou pour les pratiques agricoles, ils ont transformé leur environnement en se concentrant sur des arbres économiquement utile, comme le palmier, créant une sorte de "supermarché préhistorique" des produits forestiers utiles.


L'équipe a aussi trouvé des indices laissant penser que la biodiversité de certaines forêts de l'Acre pourrait avoir un important héritage de ces anciennes pratiques d'agroforesterie.


D'après le Dr Watling, "malgré le grand nombre et la densité des sites de géoglyphes dans la région, nous sommes certains que les forêts de l'Acre n'ont jamais été défrichées de façon aussi extensive qu'elles ne l'ont été ces dernières années. Notre preuve que les forêts amazoniennes ont été gérées par des peuples autochtones bien avant l'arrivée des européens ne doit pas servir de justification pour l'utilisation destructrice et non durable du sol pratiqué aujourd'hui. Cela devrait plutôt servir à mettre en évidence l'ingéniosité des anciens régimes de subsistance qui n'ont pas conduit à la dégradation des forêts, et l'importance de la connaissance des peuples indigènes pour trouver des alternatives plus durables pour l'utilisation des terres".

L'étude a impliqué des chercheurs des universités d'Exeter, Reading et Swansea, São Paulo, Belémet Acre. La recherche a été financée par l'Arts and Humanities Research Council, le National Geographic et le NERC Radiocarbon Facility.

Pour mener à bien l'étude, l'équipe a extrait des échantillons de sol d'une série de fosses creusées à l'intérieur et à l'extérieur des géoglyphes. A partir de ces échantillons, ils ont analysé les phytolithes (des microfossiles micrométriques de cellules végétales) afin de reconstruire l'ancienne végétation; des charbons pour évaluer la quantité de forêt ancienne brûlée et des isotopes stables de carbone pour connaitre l'ouverture de la végétation dans le passé.

Relecture par Digitarium.fr
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11.20.2013

Des peintures rupestres trouvées au Brésil

Alors qu'ils suivaient des pécaris à lèvres blanches et collectaient des données environnementales dans les forêts reliant les biomes du Pantanal au Cerrado au Brésil, une équipe de chercheurs de la Société de conservation de la faune (WCS) et une ONG partenaire locale, Instituto Quinta do Sol, ont découvert des dessins rupestres faits par des sociétés de chasseurs-cueilleurs il y a des milliers d'années.

Un grand chat et sa proie. Image: Wildlife Conservation Society (WCS)

Les dessins font l'objet d'une étude publiée récemment par les archéologues Rodrigo Luis Simas de Aguiar et Keny Marques Lima dans la revue Revista Clio Arqueológica.

La diversité des interprétations, selon les auteurs, contribue de manière significative à notre connaissance de l'art rupestre de la région du plateau de Cerrado qui borde le Pantanal.

"Notre travail avec la Société de conservation de la faune met l'accent sur ​​la promotion des pratiques durables d'utilisation des terres qui aident à protéger les espèces fauniques importantes et les lieux sauvages où ils vivent", a déclaré le Dr Alexine Keuroghlian, chercheur au WCS, "depuis que nous travaillons souvent dans des endroits éloignées, nous faisons parfois des découvertes surprenantes, dans ce cas, cela semble être important pour notre compréhension de l'histoire culturelle de l'homme dans la région."

Personnages humaines. Image: Wildlife Conservation Society

Tout commence avec les pécaris à lèvres blanches.

La découverte a été faite sur le plateau du Cerrado au Brésil en 2009, lorsque Keuroghlian et son équipe effectuaient des études sur les pécaris à lèvres blanches, des animaux ressemblant au porc et vivant en troupeau; ils parcourent de longues distances et sont des indicateurs environnementaux sur la santé des forêts.

Les pécaris sont vulnérables aux activités humaines telles que la déforestation et la chasse, et ils disparaissent de larges pans de leurs anciennes aires de répartition du sud du Mexique au nord de l'Argentine.

C'est en suivant les signaux des colliers émetteurs des pécaris à lèvres blanches que l'équipe est tombée sur une série d'importantes formations de grès avec des grottes contenant des dessins d'animaux et de figures géométriques.

Le pécari à lèvres blanches dont on parle depuis le début de l'article...

Différents styles de dessins

Keuroghlian a contacté Aguiar, un spécialiste régional sur les dessins rupestres. Il a pu déterminer que les dessins avaient entre 4000 et 10000 ans, et qu'ils provenaient de sociétés de chasseurs-cueilleurs qui occupaient ces grottes, ou bien les utilisaient spécifiquement pour leurs activités artistiques.

Aguiar a noté que le style de certains dessins, ressemblaient à ce que les archéologues appellent la tradition Planalto (plateau central brésilien), tandis que d'autres, de façon surprenante, ressemblaient davantage au Nordeste (nord du Brésil) ou Agreste (forêt de transition des terres arides dans le nord du Brésil).

Les dessins représentent un assemblage d'animaux, dont des tatous, des cerfs, des grands chats, des oiseaux et reptiles, ainsi que des personnages humains et des symboles géométriques.

Curieusement, l'objet d'étude de WCS dans la région, les pécaris, est absent des illustrations. Aguiar espère mener des fouilles dans le sol de la grotte et faire des datations géologiques sur les sites afin de bien interpréter ces dessins.

"Ces découvertes de dessins rupestres mettent l'accent sur ​​l'importance de protéger les écosystèmes du Cerrado et du Pantanal, tant pour leur patrimoine culturel que naturel", a déclaré le Dr Julie Kunen, directrice du Programme Caraïbes et Amérique latine de WCS et experte en archéologie Maya.


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5.02.2013

Les hommes ont peut-être atteint les Amériques il y a 22000 ans

D'après une étude, les hommes auraient vécu en Amérique du Sud à l'apogée de la dernière ère glaciaire, soit des milliers d'années plus tôt qu'on ne le pensait.

Une équipe affirme avoir trouvé des outils de pierre vieux de 22.000 ans, sur le site de Toca da Tira Peia au Brésil, bien que d'autres archéologues contestent cette déclaration.

Artéfacts lithiques de Toca da Tira Peia.

Christelle Lahaye de L'université Michel Montaigne Bordeaux 3, et ses collègues, ont fouillé un abri sous roche dans le nord-est du Brésil. Ils y ont trouvé 113 outils de pierre.

L'équipe a daté les sédiments, dans lesquels les outils ont été enterrés, en utilisant une technique qui détermine le moment où les sédiments ont été exposés à la lumière la dernière fois.

Ainsi, certains outils ont été enterrés il y a 22000 ans, soit des milliers d'années plus tôt que toute colonisation humaine connue des Amériques.

Pendant des décennies, les archéologues pensaient que les gens de la culture Clovis étaient les premiers à entrer dans les Amériques, il y a 13.000 ans.

Mais depuis les années 1980, les indices indiquant une arrivée plus ancienne se sont accumulés, faisant remonter la colonisation à au moins 15.000 ans.


Les hommes ont-il pu être au Brésil il y a 22000 ans ?

«Les tests de datatation qu'ils ont présenté suggèrent qu'ils ont un bon signal», explique Ann Wintle de l'Université de Cambridge.

Pour d'autres, ce sont les outils qui posent problème: "les abris sous-roche sont difficiles à interpréter", souligne John McNabb de l'Université de Southampton, au Royaume-Uni, "les pierres qui tombent du haut peuvent se briser, les rendant semblables aux outils fabriqués par l'homme." En conséquence, McNabb qualifie les indices "de suggestifs mais non prouvés".

Pour Lahaye, le scénario des pierres tombées est peu probable dans ce cas: en effet, les outils sont fabriqués dans une roche qui n'est pas présente sur le site: "Ils proviennent d'au moins 15 kilomètres," affirme-t-elle.

Son groupe étudie aussi les outils de sites voisins. Ils montrent des traces de découpe du bois et de l'os.

Il y a eu de nombreuses allégations d'une présence humaine dans l'Amérique du Sud, mais aucune ne s'est révélée concluante, explique Silvia Gonzalez de l'Université Liverpool John Moores au Royaume-Uni: "Tant qu'aucun squelette ne sera découvert, personne ne va les croire."


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A propos de la culture Clovis:

7.02.2012

Polémique sur le peuplement préhistorique du bassin de l'Amazone


Les estimations démographiques pour le bassin amazonien, juste avant l'arrivée des Européens donnent de 2 à 10 millions de personnes.


La nouvelle étude concernant la reconstruction de la préhistoire amazonienne, par Dolores R. Piperno et ses collègue du Smithsonian, suggère que de vastes zones de l'Amazonie occidentale étaient peu peuplées. Cela interfère avec la conviction que la plupart de l'Amazonie, même les forêts éloignées des grands fleuves, était très occupée et modifiée (voir à ce sujet: Quand la déforestation dévoile des géoglyphes en Amazonie...).

"En s'appuyant sur des hypothèses contestables, certains chercheurs soutiennent que la biodiversité amazonienne actuelle est davantage le résultat d'une occupation intensive et étendue par l'homme préhistorique que d'un processus évolutif naturel et écologique", souligne le co-auteur Piperno.


Ce rapport dresse un tableau très différent du passé. 

Cristal McMichael du Florida Institute of Technology, premier auteur du papier,a recueilli 247 échantillons de sol à partir de 55 sites à travers le Pérou et l'Amazonie brésilienne, y compris dans les forêts inter fluviales peu étudiées et éloignées des grands cours d'eau. Un déficit en charbon de bois dans les échantillons suggère que les feux, presque toujours causés par les hommes dans les zones tropicales humides, étaient peu nombreux et de faible intensité et n'ont pas causé de dommages structurels aux forêts.

Des fragments de silice laissés par la végétation qui se désintègre, appelées phytolithes, indiquent que les espèces cultivées et les plantes typiques de la présence humaine étaient rares.
Les données phytolithiques n'indiquent pas de formes de gestion intensive des forêts comme les bosquets de palmiers.

La déforestation de l'Amazonie brésilienne était au pus bas en 2011 et a chuté de près de 80 pour cent depuis 2004.
Les écologistes craignent que les modifications apportées au code forestier du pays, qui décide de la taille des forêts que les propriétaires terriens doivent maintenir, n'inverse les progrès accomplis dans la réduction de la déforestation. Mais les conséquences mondiales d'une telle politique demeurent flous.
"Les planificateurs peuvent supposer que les forêts amazoniennes ont bien résisté face à la lourde modification par l'homme préhistorique", a déclaré Piperno, "ces points de vue basés sur peu de données empiriques gagnent du terrain dans les cercles savants et les médias populaires. Espérons que nos données aideront à placer ces questions dans un contexte empirique plus rigoureux." 

Source:

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3.22.2012

Quand la déforestation dévoile des géoglyphes en Amazonie...

Merci à Pierre qui m'a fait passé l'info...

Après des découvertes archéologiques stupéfiantes dans la région ces dernières années, des travaux de terrassement sur le terrain de M. Araújo, éleveur de 62 ans, ainsi que sur des centaines d'autres dans les environs, dévoilent des structures très anciennes; elles pourraient bouleverser la compréhension conventionnelle de la plus grande forêt tropicale humide au monde.

Des géoglyphes, dessins géométriques gravés dans le sol, sont devenus particulièrement bien visibles avec la déforestation de l' Amazonie.


La déforestation qui a dépouillé l'Amazone depuis les années 1970 a ainsi exposé un secret longtemps caché sous l'épaisse forêt: des formes géométriques parfaitement conçues couvrant des centaines de mètres de diamètre.


Un Nasca brésilien ?

Alceu Ranzi, un savant brésilien qui a aidé à découvrir ces carrés, octogones, cercles, rectangles et autres ovales qui composent ces sculptures terrestres, a déclaré que ces géoglyphes, révélés par le déboisement, sont aussi importants que les célèbres lignes de Nazca dans le sud du Pérou: "Ce qui m'a impressionné le plus au sujet de ces géoglyphes était leur précision géométrique, et la façon dont on les a fait émerger de la forêt".
M. Ranzi, paléontologue, avait découvert les géoglyphes dans les années 1970 et, des années plus tard, a fait des relevés par avion.

Pour certains spécialistes de l'histoire humaine en Amazonie, les géoglyphes de l'Etat brésilien d'Acre, ainsi que d'autres sites archéologiques, suggèrent que les forêts de l'Amazonie occidentale, auparavant considérées comme inhabitables pour des sociétés sophistiquées, en partie à cause de la qualité de leurs sols, n'étaient pas aussi "vierges" que le prétendraient certains écologistes.

Il se pourrait bien, en effet, que ces parties de l'Amazonie aient été l'habitat, pendant des siècles, de grandes populations vivant dans des dizaines de villes reliées par des réseaux routiers, explique l'écrivain américain Charles C. Mann (auteur de "1491," un livre révolutionnaire sur le continent américain avant l'arrivée de Christophe Colomb). D'après lui, des parties de l'Amazonie étant "beaucoup plus peuplée qu'on ne le pensait,"et "ces gens ont volontairement modifié leur environnement de façon durable."


Quand il y avait de vastes plaines en Amazonie...

Avec de longues étendues d'habitations humaines, les forêts colossales d'Amérique du Sud ont pu avoir une superficie beaucoup plus restreinte à certains moments, avec de grandes zones vides ressemblant à la savane. Ces révélations sont délicates dans un contexte politique chargé de débattre du déboisement de certaines parties des forêts.

Les scientifiques eux-mêmes s'opposent à un brûlage en masse des forêts, même si les recherches donnent à penser que l'Amazonie fut l'objet d'agriculture intensive par le passé.

D'après William Woods, géographe à l'Université du Kansas, qui fait partie d'une équipe étudiant les géoglyphes d'Acre, "Si l'on veut recréer l'Amazonie précolombienne, la plupart des forêts doivent être enlevées et remplacées par des habitats et des cultures intensives. Je sais que cela passera mal auprès des fervents écologistes...mais que peut-on dire d'autre ?".

Bien que les chercheurs reconstituent l'histoire écologique de l'Amazonie, le mystère entoure encore aujourd'hui les origines des géoglyphes et des personnes qui les ont faites. Jusqu'à présent, 290 de ces formes ont été trouvées dans l'état d'Acre. Il y en aussi environ 70 en Bolivie et 30 dans les Etats brésiliens d'Amazonas et de Rondônia.

Artéfact précolombien découvert près d'un géoglyphe dans l'état d'Acre.


Mais peu d'attention scientifique avait été accordée à ses structures jusqu'à ce que M. Ranzi les étudie dans les années 1990, puis que les chercheurs brésiliens, finlandais et américains n'aient commencé à trouver de plus en plus de géoglyphes à l'aide de l'imagerie satellitaire à haute résolution et de petits avions survolant l'Amazonie.


Des structures qui auraient une importance religieuse.

Denise Schaan, archéologue à l'Université fédérale du Pará au Brésil et qui dirige actuellement la recherche sur les géoglyphes, a procédé à des tests au radiocarbone; ainsi, leurs constructions remontent de 1000 à 2000 ans, et certains pourraient avoir été reconstruits à plusieurs reprises au cours de cette période.

Les chercheurs, en s'interrogeant sur la profondeur de 6 mètres de quelques-unes des tranchées, ont d'abord pensé que ce structures étaient utilisées pour se défendre contre des attaques. Mais la théorie a été abandonnée face au manque de signes de peuplement humain à l'intérieur et autour des géoglyphes: pas de vestiges de pieux d'habitations ou de déchets, pas de modification des sols pour l'agriculture...
Les chercheurs pensent aujourd'hui que ces géoglyphes avaient une importance cérémonielle, semblable, peut-être, aux cathédrales médiévales en Europe. Ce rôle spirituel, a déclaré William Balée, anthropologue à l'Université Tulane, pouvait impliquer "la géométrie et le gigantisme."

En attendant, ces géoglyphes, situés à la croisée des chemins entre les cultures andines et amazoniennes, restent encore une énigme.
 Ils ont peu à voir avec les autres colonies pré-colombiennes découvertes ailleurs en Amazonie. De grandes lacunes persistent également en ce qui concerne les peuples autochtones de cette partie de l'Amazonie, après que des milliers d'entre eux aient été réduits en esclavage, tués ou forcés à quitter leurs terres pendant le boom du caoutchouc qui a commencé à la fin du 19e siècle.
 
Pour les scientifiques et les chercheurs du Brésil, rapporte Mme Schaan, ces structures sont "l'une des découvertes les plus importantes de notre temps."
Malheureusement, le repeuplement de cette partie de l'Amazonie menace la survie des géoglyphes, après avoir été cachés pendant des siècles. Les forêts recouvrent encore une grande partie de l'état d'Acre, mais dans les zones défrichées où les géoglyphes sont trouvés, des chemins de terre en traversent déjà quelques-uns. Des gens vivent dans des cabanes en bois à l'intérieur des géoglyphes, et des poteaux électriques en parsèment d'autres.

Tiago Juruá, auteur d'un livre sur la protection des sites archéologiques, explique que "le défi consiste maintenant à faire de nouvelles découvertes dans les forêts qui sont encore en place, avec l'espoir qu'elles ne risquent pas la destruction."

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3.03.2007

Découverte d'un Stonehenge brésilien

MAJ 18/11/15

Un groupe de blocs de granites dans la région d'Amapa au Brésil, pourrait être un vestige d'un ancien observatoire astronomique, probablement vieux de 2000 ans; cela tendrait à indiquer que les anciens habitants de ces contrées avaient des connaissances plus élaborées que ce que l'on a pu croire jusqu'à présent. 

Les 127 blocs de pierre, dont certains mesurent près de 3 mètres de haut, sont espacés à intervalles réguliers tel un cercle dont le diamètre avoisine les 30 mètres.

Lors du solstice d'hiver, l'ombre de l'une des pierres disparait totalement; c'est en partant de cette constatation que Mariana Petry Cabral, archéologue de l'Institut de recherche scientifique et technique de l'Etat d'Amapa (IEPA), et ses pairs ont pu avancer l'hypothèse de l'observatoire astronomique.

Les archéologues brésiliens doivent retourner sur le site en Août prochain, fin de la saison des pluies, afin de faire des datations au carbone 14 et approfondir les fouilles.


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