11.06.2017

Un char jouet vieux de 5000 ans découvert en Turquie dans la tombe d'un enfant

Des archéologues ont découvert un jouet artisanal en forme de char vieux de 5 000 ans dans les profondeurs de la tombe d'un enfant alors qu'ils fouillaient un ensemble de tombes dans le sud de la Turquie, sur le site de l'ancienne cité de Sogmatar.

Un char miniature pour enfant vieux de 5000 ans découvert e Turquie
Photo:   Getty Images



"C'est l'une de ces tombes dans laquelle nous avons trouvé un chariot miniature à quatre roues ainsi qu'un hochet avec un motif d'oiseau" rapporte Yusuf Albayrak, professeur assistant dans le Département d'Archéologie de l'Université d'Harran, "Les jouets étaient enterrés dans des tombes d'enfants. Nous savons donc que les hochets existaient pour les enfants il y a 5000 ans"

Le char, fait en terre cuite, a été trouvé dans un endroit considéré comme l'une des plus anciennes implantations du monde, à environ 80km d'Urfa. L'objet a été trouvé après que des scientifiques aient effectué un nettoyage de la zone en 2016.  

Celal Uludağ, directeur des fouilles de Sogmatar, rapporte que le jouet remonte à l'âge de bronze et qu'il a été fabriqué pour les enfants des rois: "Cela nous montre le sens de l'art et le sens du jeu des enfants il y a 5000 ans. C'est découverte est très importante et sera exposée dans le plus grand complexe de musée de Turquie. Nous pensons que nous aurons d'autres importantes découvertes avec la poursuite des fouilles".

 Photo:   Getty Images

Le groupe de scientifiques fouille plus d'une centaine de tombes éparpillées autour d'un tertre qu'ils ont découvert il y a cinq ans. L'endroit semble être le centre religieux d'une ancienne civilisation qui vénérait le dieu de la lune.

"Nous avons trouvé 120 tombes en 2012. Sept en particulier étaient remarquables et presque toutes les 120 tombes avaient une vue du tertre" ajoute Uludağ, "nous avons effectué des recherches dans le monticule et les découvertes de céramiques ont montré que cet endroit était une implantation."

 Photo:   Getty Images

Les scientifiques ont ouvert jusqu'ici 45 tombes dans lesquelles ont été trouvés plus de 100 artéfacts, livrés au musée.

Merci à Quentin pour l'info !

Relecture par Digitarium.fr
Source:
Derniers articles sur la Turquie:
A lire:

11.04.2017

Le Musée Archéologique de l'Oise veut faire une reconstitution 3D du théâtre gallo-romain de Vendeuil-Caply.


Le théâtre antique de Vendeuil-Caply est un ancien édifice de spectacle romain situé dans l'Oise. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1982.

Le Musée Archéologique de l'Oise veut faire une constitution 3D du théâtre gallo-romain de Vendeuil-Caply.


Aussi en février 2018, à l'occasion de l'ouverture de son exposition "Acta est Fabula", le Musée Archéologique de l'Oise a choisi de mettre en valeur le mur de scène du théâtre avec les technologies 3D.

Pour cela, le Musée a choisi de financer ce projet en lançant une campagne de crowdfunding sur la plateforme Dartagnans qui est spécialisée dans les projets du patrimoine:


L'objectif du projet de reconstitution 3D du mur de scène du théâtre



Cette reconstitution 3D du mur de scène, élément central du théâtre antique de Vendeuil-Caply, doit être intégrée dans différentes solutions de présentation 3D que le grand public pourra découvrir dans l’exposition "Acta est fabula" en février 2018.

Selon l'argent récolté, ce sera soit une vidéo 3D du mur de scène, une vidéo 3D du théâtre antique dans son ensemble, ou bien une application de réalité virtuelle.



La procédure de la reconstitution.


La société Digitage, spécialisée en numérisation 3D, va scanner en 3D une trentaine de fragments issus du mur de scène et conservés dans les réserves du musée. À partir de ces fragments scannés, une reconstitution 3D du mur de scène sera e effectuée en collaboration avec Filipe Ferreira, doctorant spécialiste des théâtres antiques du Nord de la Gaule et co-commissaire de l’exposition, afin de proposer une hypothèse de l’architecture du mur tel qu’il pouvait être il y a 2000 ans.

Une fois achevé, le modèle 3D sera intégré dans un support de valorisation.

Lien vers la campagne de financement participatif:

Liens:

11.02.2017

Un "grand vide" identifié dans la pyramide de Khéops

Le mystère de la grande pyramide de Gizeh s'est épaissi avec la découverte de ce qui semble être un grand vide à l'intérieur du monument. On ne sait pas encore quelle est la raison de son existence, ni si la cavité contient des artéfacts, car elle est inaccessible.

Un "grand vide" identifié dans la pyramide de Khéops
Sur l'image on voit le grand vide près de la chambre de Khéops, mais aussi la petite anomalie détectée l'année dernière près de la base. Source: ScanPyramids

Des scientifiques japonais et français viennent de faire l'annonce après deux ans d'étude sur le célèbre site du complexe de pyramides. Ils ont utilisé la technique de la muographie (voir à ce sujet l'article publié en 2016: Des particules pour comprendre comment ont été construites les pyramides): elle permet de détecter des changements de densité à l'intérieur de grandes structures en pierre.

La Grande Pyramide, ou Pyramide de Khéops, aurait été construite sous le règne du Pharaon Khéops entre 2509 et 2483 avant JC. Haute de 140m, c'est la plus grande des pyramides du plateau de Gizeh situé aux abords du Caire.

La célèbre pyramide de Khéops contient trois grandes chambres et une série de couloirs, dont le plus frappant est la grande galerie longue de 47m et haute de 8m.

 La nouvelle cavité découverte est directement au-dessus de la Grande Galerie que l'on voit ci-dessus.

La nouvelle cavité identifiée est située directement au-dessus de ce grand couloir et aurait des dimensions similaires. "Nous ne savons pas si ce grand vide est horizontal ou incliné, nous ne savons pas s'il est composé de plusieurs structures successives ou d'une seule." rapporte Mehdi Tayoubi de l'Institut HIP, "ce dont nous sommes sûrs est que ce grand vide est à cet endroit; c'est impressionnant, et aucune théorie n'en a fait mention jusqu'ici".

L'équipe du projet ScanPyramids a veillé à ne pas décrire la cavité comme une "chambre". La pyramide de Khéops contient des pièces dont les experts pensent qu'elles ont été incorporées par les constructeurs pour éviter tout effondrement, soulageant ainsi d'une partie du poids des pierres. La grande chambre du roi, par exemple, a cinq espaces situés au-dessus d'elle.

Le célèbre archéologue américain Mark Lehner fait partie d'un groupe d'experts chargé d'examiner le travail de ScanPyramids. Il dit que la science des muons est solide mais il n'est pas encore convaincu que cette découverte a une signification: "cela pourrait être une sorte d'espace que les constructeurs ont laissé pour protéger le toit très étroit de la grande galerie du poids de la pyramide. Pour le moment c'est juste une anomalie. Mais nous avons besoin de plus nous pencher dessus, surtout à une époque où nous ne pouvons plus nous frayer un chemin à travers la pyramide avec de la poudre comme l'a fait l'égyptologue Howard Vyse au début des années 1800. "

L'un des chefs d'équipe, Hany Helal de l'Université du Caire, pense que le vide est trop grand pour servir à soulager la pression, mais concède que les experts doivent en débattre: "ce que nous faisons et d'essayer de comprendre la structure interne des pyramides et comment elles ont été construites. De célèbres égyptologues, des archéologues et des architectes, ont des hypothèses. Et ce que nous faisons, est de leur fournir des données."


Une grande partie de l'incertitude provient des données plutôt imprécises tirées de la muographie.


Cette technique non invasive a été développée au cours des 50 dernières années pour sonder l'intérieur de phénomènes aussi divers que les volcans ou les glaciers. Cela a même été utilisé pour enquêter sur les réacteurs nucléaires en panne à Fukushima.

Placement des détecteurs de muon.

La muographie utilise des particules à haute énergie qui tombent sur la surface de la terre depuis l'espace. Lorsque les rayons cosmiques super rapides entrent en collision avec des molécules d'air, ils produisent une gamme de particules «filles», dont des muons. Ceux-ci se déplacent près de la vitesse de la lumière et interagissent faiblement uniquement avec la matière. Lorsqu'ils atteignent la surface, ils pénètrent profondément dans la roche. Mais certaines particules sont absorbées et déviées par les atomes dans les minéraux de la roche, et, si l'on place des détecteurs à muons sous la zone intéressée, alors une image des anomalies de densité peut être obtenue.

L'équipe du projet ScanPymramids a utilisé trois différentes technologies de muographie, et les trois ont confirmé la position et la taille du vide.

Sébastien Procureur, du  CEA-IRFU de l'Université de Paris-Saclay, a souligné que la muographie ne voit que de grandes caractéristiques. "Avec les muons, vous mesurez une densité intégrée", explique-t-il, "aussi, s'il y a des trous partout, alors la densité intégrée sera la même, plus ou moins, dans toutes les directions, parce que tout sera dans la moyenne. Mais si vous voyez un excès de muons, cela signifie que vous avez un vide plus grand"

La question qui se pose maintenant est de savoir comment ce vide va être examiné de manière plus approfondie.

Jean-Baptiste Mouret, de l'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique), explique que l'équipe a une idée sur la façon de procéder, mais que les autorités égyptiennes doivent d'abord l'approuver. "Notre idée est de percer un très petit trou pour explorer un monument tel que celui-ci. Nous projetons d'avoir un robot qui pourrait tenir dans un trou de 3cm. En fait, nous travaillons sur des robots volants"

Les analyses muographiques dans la pyramide de Khéops ont été publiées dans la revue Nature: Discovery of a big void in Khufu’s Pyramid by observation of cosmic-ray muons


The muography investigation at Khufu's Pyramid is reported in this week's edition of Nature magazine.

Relecture par Digitarium.fr
Source:

Liens:
Les derniers articles sur le projet ScanPyramids:

10.30.2017

Goschwitz: un village médiéval perdu redécouvert en Pologne

Après plus de 70 ans de recherches, le village abandonné de Goschwitz, vieux de 700 ans, a été redécouvert dans les environs de Strzelin, dans le sud-ouest de la Pologne.

On pense que Goschwitz a été fondé à la fin du 13ème siècle par le Duc de Löwenberg, Bolko 1er le Sévère, après qu'il ait acquis le territoire appartenant à une famille de la  noblesse locale. Les terres étaient censées être un bon investissement, et un petit village y fut établi.

Goschwitz: Un village médiéval perdu redécouvert en Pologne
Le balayage laser aérien a révélé les restes de Goschwitz. Photo: M. Legut-Pintal 

Cependant, tout ne s'est pas passé selon les plans de Bolko. L'implantation fut abandonnée particulièrement vite, après seulement 50 ans d'occupation. Après cette période, les références à Goschwitz ont rapidement disparues dans les documents historiques. La forêt s'est mise à pousser sur le site, le cachant à la vue au niveau du sol.

Les chercheurs ont néanmoins commencé à chercher le village un peu avant la Seconde Guerre mondiale. C'est seulement aujourd'hui, sans enfoncer une seule pelle dans le sol, que Goschwitz a pu être identifié de manière concluante grâce au balayage laser aéroporté. Cette technologie a révélé que le village ne faisait que 225m de large sur 405m de long. Les concepteurs du village ont utilisé une longueur d'unité de base de 45m, distincte des mesures habituelles dans les villes voisinse de cette période.

Goschwitz se composait d'une vingtaine de fermes de différentes tailles disposées autour d'une place centrale. Les maisons avaient des fondations en pierre mais leur ossature était probablement en bois.

  Les contours des champs des villageois peuvent encore être vus. Photo: M. Legut-Pintal

L'archéologue Maria Legut-Pintal, de l'Ecole Polytechnique de Wroclaw, auteure de la découverte, compare le site à Pompéi, car il offre un aperçu sur l'histoire de la Pologne.

Malgré les découvertes faites jusqu'ici, la raison pour laquelle le village de Goschwitz fut abandonné reste obscure. Il y a deux hypothèses: "L'une des possibilités est qu'il fut abandonné pour des raisons économiques (la forme ou la disposition du village, typique des zones de plaine, a été utilisée dans une région des hautes terres). La qualité du sol était mauvaise, donc les bases économiques étaient insuffisantes, et c'était trop dur d'y vivre," explique Legut-Pintal, "L'hypothèse la plus intéressante, mais moins probable, est que le village fut détruit au cours des guerres Hussites".

 Au niveau du sol, les restes de Goschwitz sont invisibles à l'œil nu. Photo: M. Legut-Pintal 

Les guerres Hussites furent une série des campagnes militaires des féodaux et de l'Église catholique contre les paysans et les partisans de Jan Hus en Bohême. Cependant les guerres hussites eurent lieu au début du 15ème siècle, ce qui signifie que Goschwitz était probablement déjà abandonné à ce moment-là.

"Nous pourrons répondre à cette question seulement après les fouilles, lorsque nous aurons établi précisément la date à laquelle le village fut déserté" conclue Legut-Pintal.

Relecture par Digitarium.fr
Source:

Lien:

Derniers articles sur la Pologne:


A lire:

10.26.2017

Un nouvel indice sur l'expédition disparue de La Pérouse

Le comte de La Pérouse avait été chargé par le roi Louis XVI d'entreprendre un grand voyage d'exploration dans le Pacifique pour imiter les exploits du capitaine James Cook. Il quitta le port de Brest en 1785 avec deux frégates et un effectif de 225 officiers, marins et scientifiques. Mais, il ne revint jamais.

Le Dr Garrick Hitchcock, de l'Ecole de la Culture, Histoire et Langue de l'Université Nationale Australienne (ANU School of Culture, History and Language), pense que les derniers survivants du voyage de La Pérouse se sont échoués sur la Grande Barrière de Corail près de l'île Murray, au nord-est du détroit de Torrès: "le voyage de découverte de La Pérouse dans le Pacifique est reconnu comme l'un des plus important de son époque, que seul le travail de Cook arrive à rivaliser. Il reste un personnage très connu et respecté dans l’exploration scientifique du 18ème siècle."

Un nouvel indice sur l'expédition disparue de La Pérouse
Un désastre frappe la flotte de Vanikoro. Image: Musée maritime national, Greenwich.

Ce que l'on sait, c'est que les bateaux de La Pérouse, l'Astrolabe et la Boussole, se sont échoués à Vanikoro, une petite île de l'archipel des îles Santa Cruz dans les îles Salomon. Les survivants atteignirent le rivage et passèrent plusieurs mois à construire un petit engin à deux mâts, en utilisant du bois récupéré de l'épave de l'Astrolabe. Une fois terminé, ils lancèrent le navire dans le but de retourner en France.

"Ce qui est advenu de ce bateau et de son équipage, désespérant de retourner en France, est toujours un mystère" ajoute le Dr Hitchcock. Lors d'une recherche sur un projet relatif à l'histoire du détroit de Torrés, il est tombé sur un article publié dans un journal indien de 1818, Le Courrier de Madras.

D'après lui, le journal révélerait ce qui est arrivé aux survivants. L'article rapporte l'histoire de Shaik Jumaul, un marin indien qui a survécu au naufrage du navire marchand Morning Star détruit au large de la côte nord du Queensland en 1814. Jumaul se rendit sur l'île Murray, où il a vécu pendant quatre ans, apprenant la langue et la culture des insulaires. Il fut finalement secouru par deux navires marchands passant dans la zone en 1818.

Jumaul informa ses sauveteurs qu'il avait vu des coutelas et des mousquets sur les îles qu'il reconnaissait comme n'étant pas de fabrication anglaise, ainsi qu'une boussole et une montre en or. Lorsqu'il demanda aux insulaires où ils avaient eu ces objets, ils racontèrent comment environ trente ans plus tôt, un navire s'était échoué sur la Grande Barrière de Corail à l'est, en vue de l'île. Des bateaux avec équipage sont arrivés à terre, mais dans les combats qui ont suivi, tous ont finalement été tués, à l'exception d'un garçon, qui a été sauvé et élevé comme l'un des leurs, puis a épousé une femme locale.

Or, la liste de l'équipage de l'expédition de La Pérouse comprenait un mousse, un jeune apprenti marin, François Mordelle, de la ville portuaire de Tréguier en Bretagne. Aussi, le Dr Hitchcock se demande si Mordelle ne serait pas le dernier survivant de l'expédition de La Pérouse.

"L'article de journal indien présentant le rapport du naufragé a été reproduit plus tard dans plusieurs autres journaux et périodiques de l'époque, en Australie, en Grande-Bretagne, en France et dans d'autres pays, et les observateurs avaient noté que cela pouvait concerner l'expédition La Pérouse." rapporte le Dr Hitchcock, "D'une certaine manière, l'histoire de Shaik Jamaul a été par la suite largement oubliée"

Un nouvel indice sur l'expédition disparue de La Pérouse
Jean-François de Galaup Comte de La Pérouse. Photo: Wikipédia

Alors qu'un livre publié en 2012 en France se réfère brièvement à cet article de journal et le considère comme non fiable, le Dr Hitchcock pense autrement: "La chronologie correspond, car c'était trente ans plus tôt, en fin 1788 ou début 1789 que les survivants de La Pérouse quittèrent Vanikoro dans leur petit bateau. De plus, les historiens et archéologues marins ne connaissent aucun autre navire européen se trouvant dans cette région à ce moment-là. Cela signifie que c'est le plus ancien naufrage connu dans le Détroit de Torrés, et donc, dans l'est de l'Australie. Il se pourrait bien que la dernière phase de l'expédition La Pérouse se soit terminée brutalement au nord de l'Australie. La récupération future d'objets provenant du site de l'épave sur la Grande Barrière de Corail ou des îles, devrait apporter une confirmation."

La région du Détroit de Torrés, qui comprend la partie nord de la Grande Barrière de Corail, est parsemée de récifs, de rochers et de bancs de sable, et est considérée comme un «cimetière d'épaves». Plus de 120 bateaux s'y seraient échoués.


Source:

Liens:

A lire:

10.23.2017

Une structure de l'époque romaine découverte au pied du Mur des Lamentations

Des archéologies israéliens ont dévoilé, dans la vieille ville de Jérusalem, une nouvelle section mise au jour du Mur occidental de Jérusalem et la première structure publique romaine jamais découverte dans la ville.

Aperçu de l'auditorium mis au jour lors des fouilles. Photo: Menahem Kahana/AFP/Getty Images 

L'archéologie Joe Uziel rapporte que lui et ses collègue savaient que la section du mur se trouvait à cet endroit et qu'ils s'attendaient à trouver une rue romaine à sa base. "Mais, lors des fouilles, nous avons réalisé que nous n'allions pas trouver de rue. Au lieu de cela, nous avions cette structure circulaire. Nous nous sommes alors rendu compte que nous mettions au jour une structure romaine de type théâtre".


Le carbone 14 et d'autres méthodes de datation ont indiqué que l'ensemble remontait au deuxième ou troisième siècle après JC et que cela ne semblait pas avoir été achevé.


L'Autorité des Antiquités d'Israël (IAA), qui a dirigé les fouilles, précise que des sources historiques mentionnaient de telles structures, mais en 150 ans de recherche archéologiques modernes dans la ville, rien n'avait été trouvé jusque là.

La section du vieux mur occidental, âgé de 2000 ans, mise au jour par les fouilleurs, fait 15 mètres de largeur et 8 mètres de haut, avec des pierres très bien préservées. Le tout était enfoui sous 8 mètres de terre depuis 1700 ans.

L'archéologue Tehila Lieberman de l'Autorité des Antiquité d'Israël sur la structure romaine qui vient d'être découverte. Photo: The Temple Institute

Le Mur occidental (ou Mur des Lamentations) fait parti des restes des structures de retenue qui entouraient le seconde temple de Jérusalem jusqu'à sa destruction par les romains en 70 après JC.

"Exposer des parties du Mur occidental est très passionnant, mais ce que nous examinons en ce moment, nous n'avions aucune idée que ce serait ici" ajoute Uziel montrant l'auditorium de 200 places.


Un odéon ou un bouleutérion


"C'est probablement le site archéologique le plus important du pays, la première structure de la période romaine à Jérusalem" selon Yuval Baruch, architecte en chef de l'IAA à Jérusalem, "nous en savons beaucoup sur les maisons d'habitation, sur les installations, les systèmes d'alimentation en eau, les routes, les rues, mais c'est la première fois que nous pouvons montrer une structure romaine publique".


D'après l'IAA, le bâtiment pouvait être une salle de réunion pour des fonctionnaires administratifs romains ou un lieu de concert, mais c'est son emplacement sous une ancienne arche, qui aurait pu servir de toit, qui a donné un indice: "C'est une structure plutôt petite comparée aux théâtres romains que l'on connait. Cet élément, en plus de son emplacement sous un espace couvert, nous amène à suggérer qu'il s'agit d'une structure théâtrale connue dans le monde romain sous le nom d'odéon. En général, de telles structures étaient utilisées pour des performances acoustiques. Sinon, cela peut avoir été une structure connue sous le nom de bouleutérion, le bâtiment où se réunissait le conseil municipal"

Merci à Michel Sergent pour l'info !

Source:

Derniers articles sur la civilisation romaine:

A lire:

10.19.2017

Borgring ou l'énigme des forteresses circulaires vikings

Il y a quelque temps, une découverte archéologique rarissime a révélé une forteresse viking du 10ème siècle au sud de Copenhague au Danemark

La forteresse de Borgring a une forme circulaire incroyablement précise, mesurant environ 150m de diamètre. C'est la première en son genre a être mise au jour en 60 ans au Danemark. Les découvertes ont été publiées dans le journal Antiquity.

The Borgring fortress was discovered using airborne laser technology. It was built during the reign of the Viking king Harald Bluetooth in the 10th centuryGoodchild et al / Antiquity 2017
La forteresse de Borgring désigné ici par la flèche rouge.Goodchild et al / Antiquity 2017

La structure est du type "forteresse de Trelleborg" avec une forme globale distinctive et une structure interne. Les terrassements, les maisons et autres structures étaient méticuleusement disposés à l'intérieur de la forteresse.

Il y a des fossés en forme de V avec un tracé circulaire très précis, avec quatre portes aux quatre points cardinaux. C'est d'ailleurs près de l'une de ces portes qu'une boite à outils d'un charpentier viking avait été découverte au Danemark.

"La forteresse de Borgring avait été provisoirement identifiée dans les années 1970, mais la technologie manquait pour vérifier si c'était réellement une forteresse de type Trelleborg" rapporte l'auteur de l'étude, Søren Michael Sindbæk de l'université d'Aarhus, "c'est le plus bel aspect de nos résultats: le soupçon selon lequel cela pouvait être une forteresse reposait sur une très belle carte faite en 1970 qui était la meilleure méthode d'étude que l'on avait à l'époque. Mais cela était impossible à prouver jusqu'à aujourd'hui".

Avec des technologies modernes plus sensibles, comme le LiDAR (télédétection par laser), Sindbæk et ses collègues ont pu mesurer de subtiles différences au niveau du sol suggérant la présence de "l'anneau".
Borgring ou l'énigme des forteresses Viking circulaires
Il a fallu l'aide des technologies modernes pour pouvoir confirmer qu'il y avait bien une forteresse. Goodchild et al / Antiquity 2017

Avant sa destruction, la forteresse de Borgring était construite avec des remparts en bois et en terre. La forteresse avait deux rues se croisant en son centre. Les rues devaient être pavées de bois, reliant quatre grands bâtiments en bois à l'intérieur de la forteresse.

Il n'y a eu que cinq forteresses de type Trelleborg qui ont été découvertes au Danemark jusqu'à ce jour. Elles furent bâtie dans une période de temps étonnamment courte entre 975 et 980 de l'Ere Commune, sous le règne du Roi Haral Bluetooth. Ce sont généralement des structures circulaires massives mesurant entre 140 et 250m de diamètre.

"Elles ont posé une réelle énigme sur l'âge Viking lorsqu'elles ont été découvertes" ajoute Sindbæk, "les vikings étaient perçus comme une société de petits rois locaux en compétition pour le pouvoir." Ce type de contrôle organisé était habituellement associé à la royauté médiévale bien plus tard.


Les forteresses représentaient un degré surprenant d'organisation et de centralisation que l'on n'a pu facilement percevoir dans les autres aspects de la culture viking.



Comment des structures aussi grandes sont apparues soudainement dans le paysage danois aux alentours de l'an 975 ?

"Elles sont liées à une période exceptionnelle d'expression de la royauté" explique Sindbæk, "la question est de savoir si cela signifie que nous avons besoin d'une réévaluation complète de la société viking, ou si nous devons seulement revoir les éléments de cette période particulière. En raison de la très courte période de temps où furent construites ces structures, seulement 5 ans, la dernière supposition est plus probable."

Reconstruction de ce à quoi devaient ressembler les remparts de la forteresse. Goodchild et al / Antiquity 2017

Les forteresses ont probablement été construites au cours d'une époque où les vikings faisaient face à de puissants ennemis extérieurs dans les terres slaves et germaniques. "Si l'on regarde les années 970 et 980, c'est exactement la période où toutes les autorités qui bordent cet empire sont dans un état d'urgence élevé. Il y a un pouvoir militaire sans précédent et qui n'a pas été revu pendant plusieurs générations" ajoute-t-il.

La nécessité de construire des forteresses de type Trelleborg s'est arrêtée après la mort de l'empereur germanique dans les années 980, et ces constructions couteuses ont cessé d'être fabriquées.

"Le fait que ces étranges structures ne soient apparues qu'au cours de tensions est fascinant. Nous n'avons pratiquement aucune autre forteresse semblable en Norvège ou en Suède, et au Danemark, il n'y a pas d'autres forteresse aussi grande que celle-ci. Aussi, elles sont très étranges. En raison des dates, il semble qu'elles coïncident avec une situation militaire unique." conclu Sindbæk.


Source:

Derniers articles sur les Vikings:

A lire:

10.12.2017

Un mur en pierre circulaire de la culture Marcavalle mis au jour au Pérou

Des experts péruviens ont mis au jour des ruines architecturales remontant à plus de 3000 ans dans la zone archéologique de Marcavalle, située dans la région de Cuzco.

Les découvertes comprennent un mur circulaire de 7m de diamètre. Fait de pierre et d'argile, il appartient à la culture pré-Inca Marcavalle.

Un mur en pierre circulaire de la culture Marcavalle mis au jour au Pérou
La structure vue de dessus. Photo: Andina

D'après Luz Marina, archéologue chargée de l'étude, la structure en forme d'anneau a pu être utilisée comme habitation et site rituel. Les archéologues ont aussi découvert les parties d'un mur similaire, probablement d'un atelier ou entrepôt, avec des signes de plusieurs occupations humaines successives.

A l'intérieur des deux constructions, les spécialistes ont trouvé un grand nombre de fragments de poterie de la culture Marcavalle décorés de visages humains et têtes d'animaux. Ils ont aussi découvert des pointes d'obsidienne, des outils en pierre ainsi que des perles en pierre et en os.

D'autres artéfacts comprenaient des aiguilles et spatules en os, des figurines cérémonielles, des restes d'ossements de chiens et de camélidés, ainsi que des restes de graines et produits comme du maïs et des haricots.




Ces découvertes confirment que la culture Marcavalle s'est développée à l'époque où les cultures de Chavin et de Paracas régnaient sur les régions d'Ancash et d'Ica au Pérou.

Vidal Pino Zambrano, directeur du Decentralized Culture Directorate of Cusco (DDCC), a souligné l'énorme valeur de ces découvertes, qui sont la preuve que Cusco a vu "les premiers pas de la civilisation andine, qui a trouvé son expression ultime dans la culture Inca. Nous continuerons à encourager ce projet de recherche, car Marcavalle est comme un livre qu'il faut continuer à lire pour comprendre son histoire".


Source:

Liens:

Derniers articles sur le Pérou:

A lire: